Je levais les yeux de mon ordinateur quand j'entendis un claquement, claquement qui indiquait la fermeture de la porte qui se trouvait dans le coin gauche de mon bureau, le garçon qui venait de pénétrer dans la pièce était d'une beauté incroyable. Je n'avais jamais vu quelque chose de tel. Un petit sourire timide au coin des lèvres, de grands yeux curieux et je dois l'avouer un corps d'apollon. Mais je n'étais pas là pour juger son physique. Keagan n'était pas ici pour rien. Je le connais plutôt bien, mais lui ne connaissait rien de moi. Je ne voulais pas qu'il sache qui j'étais. J'étais là pour l'aider. J'ai été celle qui à été choisi pour guider Keagan vers le bonheur. Il a beau être un jeune homme admirable, il n'en reste pas moins tourmenté par tout ce qu'il a vécu. En regardant son sourire je me rappelle ce moment de sa vie ou tout à commencé a chuter. Son enfance. Il vivait heureux, avec ses deux parents dans une petite ferme quelque part en banlieue de New-York. Il pensait que tout resterait exactement comme il l'avait prévu, il grandirait sur la ferme, se trouverait une femme des enfants et reprendrait l'élevage de chevaux de son père. Il était alors loin de se douter que ledit élevage ne resterait pas longtemps comme il l'était. Un soir, la nuit était calme mais sèche, l'un des palefreniers finissait de travailler plus tard, pour se détendre il alluma une cigarette. Il était interdit de fumer dans les écuries, mais il n'en avait que faire. Une fois terminé il jeta le bout de cigarette au sol contre le foin. Le pire arriva, une étincelle et le feu pris. Tous les chevaux et toute l’écurie brûla ruinant la pauvre famille. Pour le jeune Blues ce fut un événement perturbant, il était sorti et écoutait les pauvres bête crier de toutes leurs forces mais il ne pouvait rien pour elles. Ce fut le premier événement qui le marqua, certainement le pire pour lui. Depuis ce temps il n’approche plus les chevaux, pour lui c’est trop difficile. Suite à cela ses parents et lui furent contraint de quitter la campagne pour aller vivre en ville. Ils louèrent un pauvre appartement tous les trois dans le centre-ville. Sa mère se trouva un emploi de serveuse et son père lui opta plutôt pour chauffeur de taxi. Ils vivaient difficilement, Keagan devait travailler à mi-temps lui aussi pour pouvoir payer son équipement musical. Il s’est toujours battu pour avoir ce qu’il voulait et cela a façonné son âme de ‘’believer’’.