Il y a quelques jours, alors qu'il venait à peine de mettre en place le dernier cadre, le dernier diplôme sur son mur, notre journaliste a rencontré le grand avocat canadien : Ethan Victor Crowley. Avocat certes, mais aussi fêtard et organisateur de grandes soirées majestueuses. Il faut bien le dire, nombre de demoiselles ont été déçues et tristes d'apprendre que le glorieux avocat se mariait. Car cela impliquait des sorties en club bien moins fréquentes... et une inaccessibilité douloureuse. Cependant, son parcours laisse rappeler celui de Keanu Reeves dans L'Associé du Diable. Est-il destiné à un tel parcours ? Si oui, nos lectrices joueront-elles aux filles du Diable, prêtes à se l'arracher ? Aujourd'hui, Ethan accepte de parler de son passé et de son présent. Peut-être même aurons-nous un aperçu de ce qu'il envisage pour son futur, qui sait. Soyons chanceuses et jouons.

— Bonjour M. Crowley. Comment se passe votre déménagement à Manhattan, le coeur de la Grande Pomme ? Pas trop déboussolé après le Canada ?
Bonjour Miss Loet... Ou puis-je vous appeler Mia ? Mia. Bien. Je dois bien avouer que Manhattan est plus mouvementée que Vancouver. Bon, il ne faut pas non plus croire que nous sommes tous des bucherons en costume cravate non plus, mais la vie est différente ici. C'est une autre mentalité. Il y a plus de compétition, plus de manipulation. Ce n'est pas tant déplaisant que ce qui parait, quand on sait s'entourer. Et quand on sait qui l'on a à ses côtés. Pour ça, j'ai de la chance d'avoir ma femme et ses enfants avec moi [Un sourire paisible étire ses lèvres alors qu'il croise ses jambes interminables].

— En parlant de ça, justement. Nombreuses de nos lectrices ont été tristes d'apprendre que votre coeur n'était plus à prendre. Cependant, je suis sûre qu'elles sont également curieuse de savoir comment votre femme a réussi à gagner votre coeur. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre rencontre et les quelques temps qui ont suivis ?
Oui, bien évidemment. [Son sourire se modifie légèrement, teinté de souvenir mais aussi de malice] C'était juste avant mon entrée dans une de mes soirées de charité. Je ne sais pas vraiment pourquoi elle était là, ni même comment elle était arrivée jusqu'à la pièce où je me préparais. Toujours était-il que je me battais avec ma cravate. Je n'ai jamais réussi à me débrouiller avec ces trucs-là. Franchement. Les femmes se plaignent d'avoir des tenues impossibles à enfiler, mais moi, j'ai un noeud de cravate à vaincre tous les jours ! Bref. Elle est entrée, comme si c'était une autre pièce qu'elle cherchait. Les toilettes, peut-être, pour se repoudrer le nez. Toujours était-il que j'ai croisé son regard dans le miroir. Vous savez, ces prunelles émeraudes encadrées par des mèches d'or liquide. Sa robe, sans être de grande marque, lui allait comme un gant. Elle m'a aidé à nouer ma cravate en riant. Depuis, on ne s'est plus quitté.

— Il suffit donc de savoir nouer une cravate pour gagner votre amour ?
[Il rit] Non, bien sûr que non ! Ce ne serait pas très... futé de ma part. Je ne suis pas un coeur d'artichaud. Il se peut qu'elle soit arrivée au bon moment. Dans un moment où j'estimais temps de me poser, d'arrêter de courir les chambres d'hôtel ou les chambres de jolies jeunes filles. Elle a introduit une certaine stabilité dans ma vie, elle lui a donné un sens.

— Vous n'avez pas peur que le train de vie de Manhattan ne fasse s'écrouler tout ce que vous avez bâti ?
[Il secoue la tête, un sourire en coin sur les lèvres] Vous savez, cela fait cinq ans que nous sommes ensemble. Mariés depuis deux. Il en faudra beaucoup pour que tout cela s'effondre. Et quand on désire conserver une chose, on se bat pour elle. Nous avons traversé de nombreuses épreuves tous les deux. Un déménagement n'est rien.

— Bien. Il ne faut donc pas s'attendre à vous voir arpenter les bars et les clubs de Manhattan. Qu'envisagez-vous pour votre futur ici ?
Manhattan est bien plus propice aux galas de charité. J'ai la chance d'avoir un métier qui aide les gens qui viennent me demander de l'aide, mais qui me permet aussi de gagner suffisamment d'argent pour me permettre d'aider ceux qui n'ont plus de voix pour se faire entendre.

— Séduisant et honorable. Votre femme a vraiment beaucoup de chance. Nous vous souhaitons donc le plus grand des bonheurs.
Merci beaucoup Mia. J'espère qu'il viendra frapper à votre porte également. Tout le monde a le droit à l'amour. Mais ne le cherchez pas trop, il vous tombe souvent dessus quand vous vous y attendez les moins... Quand vous essayez de nouer votre cravate par exemple. [Il me fait un clin d'oeil]

Notre interview est terminée. M. Crowley s'est alors levé et a reboutonné l'unique bouton de sa veste. Il m'a élégamment tendu la main pour m'aider à me lever et m'a reconduite à la porte avec une dignité et une grâce des plus parfaites. Un vrai gentleman, vraiment. Comme on n'en fait plus de nos jours. Propos recueillis par Mia Loet